Cette année, le CN2PI se déroulait à Lille les 6, 7 et 8 avril 2016, nous avons donc eu la chance, en plus d’y participer, de l’organiser ! Même si le règlement du concours ne permet de présenter que trois plaideurs (dont un suppléant) et une équipe de rédaction limitée, nous avons fait de notre participation un évènement impliquant l’ensemble de la promotion.
En tant qu’hôtes, c’est à nous qu’il revenait de rendre l’évènement attrayant et de faire découvrir la belle ville de Lille à nos invités venus de la France entière. Ça n’a pas été une mince affaire, mais, grâce à l’investissement de chaque étudiant du M2 PI de Lille, nous avons su faire que, cette année encore, le CN2PI soit une grande réussite et que les participants passent avant tout un moment convivial.
Oui, le CN2PI 2016 s’est montré à la hauteur – sinon au-dessus ! – des éditions précédentes, notre mission a donc été un succès ! A travers cet article, nous allons vous restituer la manière dont nous avons vécu le CN2PI, en tant qu’organisateurs et en tant que participants.
LA PREPARATION
Notre premier contact avec le CN2PI s’est fait en tant que participants. Comme toutes les autres équipes, nous avons reçu le cas pratique à mi-décembre. Il s’agissait d’une sombre histoire impliquant un développeur de logiciel et une entreprise ayant mis au point une invention fonctionnant grâce au logiciel développé par son cocontractant. Mais, la vie des affaires étant ce qu’elle est, le développeur avait fait en sorte de ne pas céder ses droits d’auteur sur les codes source du logiciel, ce qui gênait son cocontractant, qui s’estimait propriétaire des droits d’auteur en question. Les esprits s’échauffant, le désaccord a dégénéré en une situation particulièrement complexe impliquant une demande de brevet que le développeur souhaitait revendiquer devant les tribunaux. Admettons-le, ce cas pratique d’une difficulté particulièrement relevée portait de manière évidente l’empreinte de ses imaginatifs – sinon sadiques - auteurs, les Professeurs Blary-Clément, Dupuis et Warusfel.
A la lecture du cas pratique, beaucoup de personnes extérieures à notre promotion, professionnels comme étudiants, nous ont témoigné de leur empathie et ont tenté de nous réconforter, en vain. Malgré tout, nous avons très vite prévu des séances de travail. Pour faire face à la difficulté du cas pratique, l’implication de l’ensemble de la promotion n’était pas un luxe, c’est donc tous ensemble que nous avons travaillé à sa résolution.
Au départ, il s’agissait de véritables séances de défrichage ; les questions posées étaient nombreuses et nos réflexions partaient dans tous les sens. Nous avons donc constitué des groupes réduits chargés chacun de réfléchir à une thématique spécifique. Quand un groupe devait se pencher sur la validité d’une cession de droits d’auteur présentant des lacunes sur le plan formel, un autre groupe était chargé d’analyser la validité d’une demande de brevet impliquant un logiciel, a fortiori dans le cas où le déposant n’était pas titulaire des droits d’auteur sur les codes source du logiciel en question… Ces problématiques ne sont qu’une fraction des questions posées par le cas pratique concocté par nos chers Professeurs, mais elles témoignent de la difficulté des questions posées, auxquelles il n’existait pas toujours de réponse fiable.
Grâce à un travail acharné, nous avons réussi à déterminer les points faibles et les points forts de chaque partie sur le plan juridique, et nous avons pu bâtir des argumentaires pertinents, aussi bien en défense qu’en demande.
Une fois les raisonnements construits, il a fallu les concrétiser sous forme de conclusions écrites, qui allaient permettre au jury de choisir quelles équipes pourraient plaider leur cause. Même si nous étions confiants quant à la qualité des nôtres, quel soulagement ça a été quand nous avons su que nous étions retenus pour la phase orale !
Nous avions passé une étape, mais nous entrions alors dans le vif du sujet : perfectionner l’éloquence de nos plaideurs, apprendre l’art de convaincre par la parole et isoler nos meilleurs arguments pour livrer des plaidoiries aussi percutantes que possible. Le cas pratique étant préparé par nos Professeurs, nous n'avons pas pu bénéficier de leur aide.
Nous avons donc fait appel à notre marraine de promotion, Maître Coraline Favrel, qui était présente pour nous pendant toute cette phase de préparation et qui nous a été d'une grande aide. Nous ne pourrons jamais la remercier assez pour sa bienveillance, qui va bien au-delà de l’appui qu’elle nous a apporté lors du concours. De même, nos remerciements vont directement à Marie Roussel, lauréate du prix du meilleur plaideur du CN2PI 2015, pour ses conseils avisés.
Pendant ce temps, le CN2PI approchait à grand pas et toute l’organisation restait encore à faire. Heureusement, Andreea Constandache nous a apporté une aide précieuse, pour laquelle nous tenons à la remercier. Pour commencer, nous avons créé une adresse email et une page Facebook pour le Master. Ensuite, il nous a fallu commander des pulls aux couleurs du « M2 PI’MP MY RIGHT » (oui, c’est le nom de notre promotion) ainsi que divers goodies pour préparer des kits de bienvenue à nos invités. Enfin, nous avons réparti les tâches entre les étudiants du M2 pour le jour J : il fallait assurer l’accueil des étudiants et professeurs participants, trouver des volontaires pour tenir le point de restauration ou encore pour procéder au fléchage qui devait permettre à nos invités de ne pas se perdre.
LE JOUR J
Voici enfin le Jour J, le jour où Martin Simonnet et Yasemin Koyuncu doivent tout donner pour représenter dignement Lille et être à la hauteur de tout le travail fourni par tous depuis des mois !
Nous avons ainsi commencé en demande face à l'équipe de Nantes puis en défense face à l'équipe de Montpellier (qui terminera demi-finaliste). Lors des délibérations, ces longues minutes d'attente et de stress, nous n’avions qu'une seule envie : passer en quart pour que tous ces mois de préparation ne soient pas gâchés. Et voici que le Professeur Blary-Clément annonce les équipes qualifiées pour les quarts de finale, dont Lille ! Quel soulagement !
Le concours n'était donc pas terminé pour nous ! Après le repas au RU (nous ne pouvions pas imaginer y voir de si bons plats un jour), nous nous sommes vite faufilés dans une salle pour faire un compte rendu de la matinée et rectifier nos erreurs avec notre équipe de rédaction de choc (Aleksandra Thélot, Lucie Eneau, Lucy Cronin et Yi Qin). Nous avons été tirés au sort pour affronter l'équipe de Paris Saclay, en défense. Lorsque le jury s'est retiré pour délibérer, nous étions déjà très heureux d'être arrivés jusque-là et, quel qu'eût été le verdict, nous n'aurions pas été déçus. Encore une fois tous les participants se sont retrouvés dans une salle pour entendre la nouvelle : Lille en demi-finale ! Nous étions tellement contents !
Hélas, notre adversaire pour la dure épreuve de la demi-finale n'était autre que la redoutable équipe de Sciences Po’ Paris ! Eh oui, ces étudiants, qui sont de vrais orateurs, purs et durs ! Déjà nous entendions les autres louer leurs plaidoiries précédentes et, pour rendre le tout encore plus difficile, nous passions en défense. En effet, notre argumentation devait être improvisée pour répondre aux arguments de la partie adverse. Heureusement, notre équipe de rédaction était là pour nous soutenir et nous donner toutes les tactiques ! Tant bien que mal, nous avons essayé de nous défendre, non sans bafouiller, avec toute la fatigue de la journée sur notre visage, mais avec toute la force qui nous restait. En sortant de cette demi-finale, nous n’étions pas satisfaits de notre prestation. C'est dans cet esprit de déception que nous avons attendu le verdict du jury.
Mme Marais annonce maintenant les deux équipes finalistes. La finale va se disputer entre Aix et... LILLE ! Enorme surprise ! Nous nous regardons tous quelques secondes avec de grands yeux, stupéfaits, et nous voilà, sautant de joie ! Et comment oublier MM. Debeire et Warusfel, souriants et fiers, venant nous féliciter !?
Le concours n'était donc pas terminé, nous étions épuisés, mais contents. Nous nous sommes ensuite rendus à la soirée de gala au Flore. C'est à ce moment-là que nous avons découvert les nouvelles pièces du dossier... Eh oui, pour la finale, de nouvelles pièces sont distribuées aux équipes finalistes afin de les intégrer aux plaidoiries ! Nous étions déjà tellement fatigués qu'on ne pouvait plus envisager de faire une énième soirée de travail.
Sans même avoir pu déguster le dessert, Martin et Yasemin sont donc rentrés chez eux pour se reposer et être en forme pour la grande finale. Malheureusement, c’est aussi ça être candidat ; il n’est pas forcément possible de profiter des moments les plus conviviaux du concours. Et quand bien même il n’y avait pas de karaoké cette année, il se dit que les moments conviviaux n’ont pas manqué lors de la soirée qui a suivi le gala (une source qui souhaite rester anonyme nous certifie avoir vu plusieurs professeurs et étudiants danser le rock acrobatique au Hall Princess, rue d’Angleterre).
Les plaideurs étant au lit, c’était à l'équipe de rédaction de choc d’intervenir : Aleksandra Thélot et Yi Qin ont travaillé toute la nuit sans relâche, après la soirée festive, pour préparer nos nouveaux arguments (elles n'ont dormi qu'une heure !). Arrivés à la faculté à 8 heures pour l'ultime préparation, les plaideurs se sont entrainés à l'oral pour mieux s’imprégner des nouveaux arguments travaillés par nos rédacteurs, avec, comme toujours, la présence de notre bienveillante marraine.
Et voici qu'arrive le moment de la grande finale : le Nord face au Sud ! Mme Marais a tiré au sort : nous allions plaider en demande. Un peu stressés, mais voulant tout donner pour cette grande finale, nous avons fait de notre mieux face à un jury composé de Mme Marais, Me Lebouvier, M. Clavier, M. Bruguière, et Me Vercken. Cette finale s'est déroulée dans une ambiance de fairplay, les deux équipes étaient conscientes que c'était la dernière ligne droite et qu'il fallait en profiter au maximum !
NORD VS SUD
Les deux équipes finalistes lors de la finale du 8 avril, d’une dimension symbolique particulièrement forte
Merci à Laure Bérard et Hugo Berbis, les vainqueurs, d'avoir cautionné ce montage
Nous avons malheureusement été battus par l'équipe d'Aix, qui méritait grandement sa victoire. Bravo à eux ! Quel plaisir ça a été de plaider face à eux ! Nous avions donc terminé cette très belle aventure en deuxième position, grâce à un véritable travail d'équipe. Le prix du meilleur plaideur a été attribué à Adrien Aulas, de Sciences Po' Paris, et celui de la sportivité aux représentants de l'université de Montpellier.
Nous ne garderons que de bons souvenirs de cet évènement qui a, à n’en pas douter, énormément rapproché toute la promotion au travers de sa préparation et son organisation. Ce concours a été un véritable exercice pour nous, tant pour le travail d'équipe que pour la prestation orale. Quel plaisir également d'entendre que les participants partaient de Lille ravis. Cela nous a été confirmé par le Professeur Clavier, présent pour la conférence annuelle de l’ADELEPI, ainsi que par les autres participants, avec lesquels nous avons gardé contact grâce à un groupe Facebook dédié au concours.
Evidemment, c'est avec un plaisir non dissimulé que nous accompagnerons la promotion 2016/2017 lors de sa participation au CN2PI en espérant que, cette fois-ci, Lille 2 remporte le concours !